Le phénomène des vélos de location en Chine

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Le phénomène des vélos de location en Chine est arrivé pour s’implanter sur le marché.
Nous vous souhaitons la bienvenue dans notre monde, enchantés de voir toujours plus de cyclistes dans les rues, bien que cela implique une certaine phase d’adaptation. Depuis l’hiver dernier, une trentaine de villes chinoises ont reçu plusieurs millions de vélos de location.

Ils ont littéralement envahi la ville, et il y en a désormais un peu partout et de toutes les couleurs: des oranges, des jaunes, des verts, des blancs ou encore des dorés, et chacun d’entre eux dispose de son application mobile correspondante. Quelques uns fonctionnent avec un antivol magnétique qui s’ouvre une fois le code QR scanné (celui-ci intégré sur le vélo), d’autres par la réception d’un SMS qui fournira à l’utilisateur le code de l’antivol, d’autres sont électriques… et leur coût est de 1 rmb la demie heure.

La première controverse : si tu n’as pas de smartphone, tu n’as pas de vélo.
Ce qui se passe, c’est qu’il y a de plus en plus de monde, et que les trottoirs ne permettent plus aux piétons de circuler librement, puisque les vélos ne cessent de s’accumuler sur les trottoirs et que personne ne s’en soucie.

On les retrouve aussi bien aux entrées des universités, des marchés et même à la porte du M50 où a été prise cette photo. Ils sont arrivés si soudainement que les solutions pour répondre à ce problème restent encore non trouvées. L’espace public des piétons est délaissé pour soutenir les entreprises privées.

Malgrés cela nous aimons toujours autant voir émerger de nouveaux cyclistes urbains. Il existe des études qui montrent l’augmentation des trajets courts (moins de 3km) à vélo, au détriment d’autres services comme les taxis, ou encore les voitures particulières qui offrent un service de taxi piraté. Ce sont des entreprises et elles se font sans cesse la guerre entre elles, par exemple en permettant l’utilisation gratuite les week-ends quand une autre marque lance un nouveau modèle.

Bien que cela soit des vélos de location, “partagés” comme l’indique son nom en anglais, ils ont compromis certaines personnes qui n’avaient pas compris exactement le fonctionnement du système d’utilisation. A Pékin, 2 femmes ont reçu des amendes et ont même dû passer la nuit en garde à vue pour avoir attaché leurs vélos de location avec leurs propres antivols. Même ma copine a été réprimandé par une voisine pour avoir laissé son vélo, attaché juste devant la porte de sa maison.

Une pénalité peut être envoyé au dernier utilisateur si le vélo est mal garé, par exemple dans un voisinage, même si c’est normal de les retrouver dans des propriétés privées, ou avec un autre usage comme par exemple soudés entre eux pour former un tandem. Il y a tout type de photos sur les réseaux sociaux.

En fin de compte ce sont des vélos à usage unique. Je ne vais pas faire de publicité cette fois ci, mais sur internet on retrouve pleins de vidéos montrant des vélos comme neufs, entassés et déjà prêts pour la casse. Enfin bref, il y a des vélos partout… Les premiers modèles étaient plus lourds, et avec une tige de selle fixe, ce qui a été nettement amélioré. Aujourd’hui ils sont bien plus adaptés aux différentes physionomies des utilisateurs.

Pour les utiliser, il est nécessaire de se munir d’un smartphone avec une connexion à internet. Ainsi le gouvernement peut savoir à la fois qui paye, et où se déplace la personne. En Chine il n’existe aucune loi sur la protection des données.

Qu’est ce que cela implique pour le réparateur de vélo du coin de la rue, si plus personne n’a besoin de réparer un pneu crevé ou bien d’entretenir son vélo?

C’est pas grave. Les utilisateurs quotidiens, mes voisines et moi, nous ne nous laissons pas amadouer par les tendances, nous amenons notre vélo, le réparons et le chérissons tout autant. J’adore me rendre dans cet atelier, où la personne qui se charge des réparations est capable de réparer une crevaison en 20 secondes chronos.

Vous verrez très prochainement dans les villes européennes, ces 3 marques qui sont en train de s’accaparer le marché: de couleur orange (Mobike), le bleu (Xiaoming) et le jaune (Ofo). Pour commencer à les utiliser il sera nécessaire de déposer une caution qui sera restituée lors de la désinscription de l’utilisateur. Chez Wechat ou AliPay (le paiement en ligne me fait peur). Les applications possèdent un GPS qui informent d’où se trouvent les vélos, ce qui facilite l’accessibilité. En plus d’être la marque la plus économique, avec seulement 0.1 rmn la demie heure, la marque bleu t’offriras une réduction si tu parraines un ami.

Ces vélos sont prêts à envahir l’Europe, ils sont d’ailleurs déjà développés dans quelques villes d’Angleterre et d’Allemagne. Et j’ai moi même eu plusieurs conversations avec l’entreprise (Obike) de Singapour qui souhaitait implanter son système en Espagne.

Un autre problème qui se pose, sont les utilisateurs qui n’ont pas pour habitude de rouler en ville. Par exemple, il est dangereux de rouler sans indiquer ses changements de directions aux intersections, de circuler en sens inverse, de doubler les taxis par la droite, ou encore, de pédaler en écoutant de la musique avec des écouteurs ou en utilisant son téléphone.

Ou pire encore, en mode ninja, habillé tout en noir sans lumières sur son vélo, et cela de nuit évidemment… Voilà, soyez les bienvenues.

Lorsque la vague aura déferlé, resteront toujours les mordus de cyclisme.

“Tu as quelque chose à ajouter à cette histoire? Tu peux utiliser la zone de commentaires”

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